Voici donc la suite de « Les Gens heureux lisent et boivent du café » et j’avais hâte de la découvrir, touchée et bouleversée par ce roman de l’auteur que je découvrais.
Le résumé de "La vie est facile, ne t'inquiète pas" :
Rentrée d’Irlande, Diane est bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l’aide de son ami Félix, elle s’est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire. C’est là, aux « Gens heureux lisent et boivent du café », son havre de paix, qu’elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné, et, surtout, il comprend son refus d’être mère à nouveau. Car elle ne peut se remettre de la perte de sa fille.
Bientôt, un évènement inattendu va venir bouleverser les certitudes de Diane quant à ses choix, pour lesquels elle a tant bataillé.
Aura-t-elle le courage d’accepter un autre chemin ?
Mon avis et ressenti :
« L’aboutissement d’un deuil normal n’est en aucune façon l’oubli du disparu, mais l’aptitude à le situer à sa juste place dans une histoire achevée, l’aptitude à réinvestir pleinement les activités vivantes, les projets et les désirs qui donnent de la valeur à l’existence. »
Dans cette suite, nous retrouvons Diane, un an après son retour à Paris et son séjour prolongé à Mulranny, en Irlande.
Sans être totalement abouti, son deuil avance car elle a compris qu’Edward lui avait permis de se libérer d’un devoir de loyauté envers Colin, son mari défunt. Et qu’elle était enfin prête à s’ouvrir aux autres, aux hommes.
Diane va donc mieux, elle a repris les rennes de son café littéraire, son cocon, son équilibre, puisqu’elle en est finalement devenu propriétaire, au grand dam de ses parents la jugeant toujours incapable d’indépendance. Pire, d’entreprendre et faire quoi que ce soit seule.
Soit. Elle est adulte, une adulte qui fait de son mieux pour avancer parce qu’elle en a les ressources.
Une femme ressortie grandie et stabilisée de cette bataille avec ses parents en ne leur devant plus rien.
Et j’aime sa sensibilité, ses maladresses sans doute et surtout son humanité.
Elle retrouve peu à peu goût à la vie, en passant à l’action, en se sentant utile et c’est réjouissant !
Elle se sent donc à nouveau capable d’aimer, en tout cas c’est ce que son coeur lui souffle lorsqu’elle rencontre Olivier, un client de plus en plus fidèle à son café littéraire.
Tout va vite avec lui. Peut-être trop ?
Pourtant, c’est l’homme que Diane attendait pour lui rendre la vie plus douce et légère, confortable. Celui pour qui elle s’impatientait de le voir arriver chaque jour, à la fois charmée et rassurée par ces petits rituels de retrouvailles.
Oui, mais…
Cette douce complicité répond-elle vraiment aux attentes de la jeune femme ?
Elle se pose des questions, sans tenter d’y répondre de suite. Elle est trop bouleversée par Edward, retrouvé « par hasard » à Paris et dont le silence après leur séparation brutale en Irlande laissait penser à Diane que tout était définitivement terminé entre eux.
Mais Judith, la soeur d’Edward avait vu juste, un lien fort existait entre Diane et lui, un lien qu’ils avaient besoin de démêler au plus vite pour avancer l’un et l’autre.
Comme un signe évident, la vie semble décider pour la jeune femme. Elle décide de se rendre à nouveau à Mulranny, auprès de Jack et Abby qui vit ses derniers jours… C’est dans ce climat triste qu’Edward et Diane seront inévitablement replongés dans leurs souvenirs communs.
Même si elle se sent à nouveau prête à vivre une histoire d’amour, le contact avec les enfants reste encore un supplice.
Pourtant, peu à peu, le contact avec Declan, le fils d’Edward, réveille en elle autant de souffrance que d’élan affectif.
Le chemin peut lui sembler encore long et douloureux avant de réussir à ne plus fuir face aux enfants.
Peut-être aussi que la vie lui offre une belle opportunité et sentir que son coeur a de la place, beaucoup de place…
Diane, dans sa façon de vivre sa douleur de femme veuve qui s’accroche et de maman déchirée comme au premier jour depuis la perte de sa fillette, représente un modèle de courage d’humilité et de résilience.
Elle refuse, elle s’agrippe, elle s’effondre, elle réagit, elle repart, à l’image des étapes inévitables à traverser pour accepter la perte.
Difficile de quitter Diane qui m’a profondément marquée…
Quelques citations
» Mon coup de folie m’avait fait comprendre qu’il n’y avait plus d’Edward, il ne restait qu’une parenthèse dans ma vie. Il m’avait mise sur le chemin pour me libérer d’un devoir de loyauté envers Colin. Je me sentais aujourd’hui libérée de lui aussi. J’étais prête à m’ouvrir aux autres. »
» Cette crise m’avait fait prendre conscience d’une chose : je ne me remettrais jamais de la perte de ma fille. Je pouvais guérir de Colin, pas d’elle. De près ou de loin, aucun enfant n’entrerait plus dans ma vie ni aux Gens heureux, je venais de le réaliser. »
» La vie pouvait être plus douce avec un homme tel qu’Olivier comme compagnon. Ses bras étaient forts et protecteurs, son regard noisette doux et rieur à al fois, son visage expressif. Je n’avais plus qu’un pas à faire. »
» J’avais une fois de plus l’impression de devenir adulte, de grandir. Chaque décision imposait des pertes, d’abandonner des morceaux de Savoie derrière soi. »
Quelques mots sur l'autrice
Agnès Martin-Lugand est née en 1979 à Saint-Malo.
Après 6 ans d’exercice en tant que psychologue dans la protection de l’enfance, elle se consacre désormais à l’écriture.
Suite à l’auto-publication de son premier roman Les gens heureux lisent et boivent du café, elle est vite repérée par des blogueurs littéraires et contactée par Michel Lafon.
Dans ses romans, elle aborde divers sujets de société qui lui tiennent à coeur: le deuil, la reconstruction, les choix de vie et l’accomplissement, l’addiction au travail, l’ambition, l’adultère, les secrets de famille.
Elle fait partie des auteurs les plus lus en France.
Je suis ravie d’avoir fait la connaissance de Diane et de pouvoir m’appuyer sur sa force pour être sûre que nous avons tous les ressources pour nous relever de lourdes épreuves.
Je vous souhaite le même plaisir de faire sa connaissance et de la suivre dans cette période de vie si intense.
À très vite.
Magali