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Avant toi – Jojo Moyes

Avant toi, Jojo Moyes

Coup de cœur pour cette romance.

« Je veux surtout qu’il ait envie de vivre. S’il n’a pas cette envie, en le forçant à continuer malgré tout, vous, moi – quel que soit l’amour qu’on lui porte – on ne vaut pas mieux que ceux qui le privent de son libre arbitre. »

C’est l’une des phrases clés de ce roman troublant.

Celle prononcée par Nathan, l’infirmier dévoué auprès de Will depuis des mois, afin de lui apporter les soins nécessaires au quotidien.

Le résumé : 

Si le temps nous est compté…

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis.

Mon avis et ressenti :

Depuis deux ans, la vie de Will ne tient plus qu’à un fil. Devenu tétraplégique suite à un grave accident, il est sans aucun espoir d’amélioration. Il le sait. Et, avant de devenir un véritable poids pour sa famille, il préfère organiser sa mort.

D’ailleurs, les cicatrices sur son bras témoignent de ce jour où son désespoir a failli lui faire perdre la vie, une seconde fois.

Depuis, Will s’est résigné à un compromis avec ses parents : leur accorder encore six mois pour tenter de le faire changer d’avis sur sa décision irréversible…

Celle d’aller mourir en Suisse.

C’est suite à ce «contrat moral » que la jeune Lou apparaît dans la vie de Will. Originale, pleine de vie, elle peine malgré tout à le faire sourire ; elle a même envie d’y renoncer tant le jeune homme se montre désagréable. Mais, au fond d’elle, elle se sent prête à tout pour honorer sa mission de soin et de compagnie. 

Elle ne connaît pas encore la décision de Will. Du moins au début. Elle l’apprend indirectement et, malgré sa colère, décide de luivredonner coûte que coûte le goût de continuer à vivre. 

Avec des arrangements, de l’organisation et de la bonne volonté, Lou est persuadée que Will, sans retrouver sa vie d’avant, peut encore vivre de belles choses et faire des découvertes.

Une façon pour elle aussi de se découvrir, au contact si proche de celui auquel elle s’attachera profondément.

Elle déploie des trésors d’imagination pour lui, jusqu’à l’organisation de ce voyage décisif à L’île Maurice…

Leurs vies sont désormais liées…

Au-delà de la reconnaissance de Will envers Lou, c’est surtout leurs sentiments naissants qui les poussent à flirter avec tous les possibles.

Mais jusqu’à quel point l’amour donne-t-il la force d’accepter le plus cruel ?…

Et la force de renoncer ?

La plume délicate et souvent drôle de Jojo Moyes pour ce sujet très sensible de l’euthanasie m’a totalement transportée au cœur des questions existentielles et des émotions les plus profondes de l’humain. Un sujet pour lequel il ne peut y avoir aucune réponse toute faite, seulement celle de la personne confrontée à la détresse de la souffrance. 

L’écriture est bouleversante face à ce sujet si percutant, auquel chacun d’entre nous a été ou peut être confronté un jour.

Je ne saurais dire si la fin est prévisible ou pas; sans avoir vu l’adaptation au cinéma, bien sûr.

La souffrance de Will, soutenue par l’amour inconditionnel de Lou, peut laisser envisager toutes les possibilités.

Avec eux, on y croit, jusqu’au bout.

Je vous laisse découvrir leur histoire…

J’ai ri, souvent; et pleuré, beaucoup. Admirative et touchée du courage et de la dignité de chacun

Quelques citations :

« Jamais je n’avais imaginé que l’absence de travail pouvait provoquer la me^me sensation douloureuse que l’amputation d’un membre. »

« Je voulais sincèrement compatir à sa douleur. Lorsque je le voyais assis devant sa fenêtre à contempler le lointain devant lui, il me renvoyait l’image d’une tristesse infinie. J’ai fini par comprendre au fil des jours que, en plus d’être coincé dans son fauteuil et d’avoir perdu toute son autonomie physique, l’interminable litanie des problèmes du corps, des risques, des gênes et de la perte de dignité rendait sa vie insupportable. À sa place, je serais moi aussi terriblement malheureuse. »

« Il ne me faisait pas de cadeau. Il avait le don de tourner tout ce que je pouvais dire ou faire de telle sorte que je passais pour une idiote. »

« Je lui parlais le moins possible. Je commençais à le haïr et je suis à peu près certaine qu’il s’en doutait. »

« J’avais cent dix-sept jours devant moi pour trouver à Will une bonne raison de vivre. »

« Tout d’un coup, j’avais peur de ce qu’il pouvait ressentir, de l’atroce immensité de ce qu’il avait perdu, de la profondeur de son angoisse. La vie de Will dépassait de si loin les limites de mes propres expériences. Qui étais-je pour lui dire comment il devait vivre ? »

« Je le savais, et Camilla aussi, même si nous refusions tous deux de l’admettre.La mort de mon fils était le clé pour que je puisse vivre la vie selon mes choix. »

« J’ai pris ses mains dans les miennes pour les porter à am bouche et les embrasser. J’ai senti sa peau contre la mienne, et j’ai su que jamais je ne pourrais le quitter. »

« Si tu ressens vraiment ce que tu dis ressentir, alors je te le demande: fais-le.Viens avec moi. Accorde-moi une fin à la hauteur de mes espérances. » 

À très vite.

Magali

 

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